Bienvenue dans la Vie Sociale [pv kuroi]

Non... plus moyen de rester dans cette pièce trop lumineuse. Il fallait que je change d'endroit. On m'avait dit que j'habitais ici maintenant, donc je devrais avoir une chambre. Elle était où la bonne femme qui me cachait la lumière un peu plus tôt ? Raaah ils savent pas rester à leur place... Je me redressai pour voir si toutes mes affaires étaient bien là. Tout sauf mon arme apparemment, et c'était plutôt logique puisqu'elle était liée à mon âme. Les deux allaient de paire, si j'avais l'une, j'avais l'autre. Je la fis donc apparaitre sans grand effort.

Finalement la porte s'ouvrit.

- Ah ! Te voilà enfin remise. ça tombe bien j'avais besoin d'un lit de libre. Je vais te montrer ta chambre.

Je ne répondis pas, et me contentai de prendre mes affaires et de la suivre. Elle commença un discours de présentation de cet établissement qui accueillait les âmes en peine. Les gens dits, différents. Autrement dit toute créature supérieure aux humains. Et là je me dis que je pourrai enfin vivre sans les humains autour pour se rendre ridicules, jusqu'à ce que la femme me donne une information brisant un peu mon espoir de tranquillité, qui est que certains humains sont acceptés ici. Raaaah...

Nous arrivâmes finalement devant une porte. Chambre n°3. Oh... Un autre nom que le mien était écrit sur la porte. Je regardai la femme qui continua de parler.

- Voilà, tu auras une chambre ici. Pour tout changement, il faut aller directement s'adresser aux gérants. Il y a un plan à l'entrée du bâtiment et à la sortie de l'infirmerie. Tu t'y retrouveras facilement. Je te laisse, je dois m'occuper de quelques personnes. Au revoir.

-Au revoir.

Je restais un moment devant la porte, et finalement entrait.. personne. La personne partageant ma chambre n'était pas là, probablement sortie. Je posai mon sac prêt du lit semblant inocuppé, et posai ma faucille contre le mur. Je m'assis sur le lit, et retirai mes chaussures. J'allais pouvoir marcher pieds nus un moment. Je posai finalement ma tête sur l'oreiller, et tournai mon regard émeraude vers l'autre lit. Quelle genre de personne pouvait bien dormir ici ? Raaah mon dieu démoniaque ! Pitié, tout sauf un humain !

...

Je balança mes jambes en l'air, ne sachant pas du tout quoi faire. L'établissement devait être grand, mais je n'avais pas envie de le visiter, comme je n'avais pas envie de rester. Mais était-ce prudent de partir avec ma blessure ? Je me sentis légèrement mal à l'aise en me remémorant un détail d'avant mon arrivée en ces lieux... Je retirai mon leggin, pour laisser mes jambes nues, et ma crainte se confirma très vite... Après inspection, d'énormes bleus souillaient l'intérieur de mes cuisses.

Je rougis de colère envers cet humain qui venait de voir sa vie se raccourcir par l'affront qu'il m'avait fait. Oh non, je ne le tuerai pas, mais il souffrira jusqu'à la fin de sa vie. Et alors que je ruminai ma colère, une douleur vive au front me prit. Je soulevais ma frange pour poser ma main à même le tatouage qui me brûlait à cet instant. Je regardai la porte de la chambre, devinant que quelqu'un allait entrer. La poignée tourna à peine que je sentis une énorme angoisse s'emparer de moi. Cette aura obscure... cette puissance... Il y avait vraiment ce genre de créature ici ? Je me redressais de douleur et finalement un homme entra. Je l'observai de me regard fiévreux, serrant les jambes pour ne pas afficher mes blessures.

La brûlure s'accentua lorsqu'il posa les yeux sur moi. Qui était-il pour faire réagir mon tatouage ? Il n'y avait que la mort elle-même qui lui faisait cet effet là. Cela voudrait dire que cet homme à l'allure ténébreuse était en étroit lien avec la mort ? Il finit par aller vers son lit sans s'intéresser à ma présence pour se coucher, dos à moi. Je l'en remerciai silencieusement, souffrant déjà moins. Je n'étais pas du tout du genre à entamer une conversation, surtout qu'il avait l'air de ne pas vouloir me parler. Mais ça me démangeait de savoir ce qu'il était... je voulais avoir la réponse à ma question... Pourquoi mon tatouage réagit à cet homme ?

Je cherchai des yeux ce qui pourrait me servir de miroir dans cette pièce, mais rien. Je m'étais assise sur le lit, observant l'homme qui tentait ma curiosité. Je posai ma main sur ma poitrine... j'avais encore mal... J'espérai qu'il ne s'attaque pas à moi.. Toutes mes rencontres avec des créatures de l'ombre s'étaient soldées par un combat... Mais si cet homme était vraiment la mort, j'en étais le bras armé, la faucheuse, il n'y aurait aucune raison qu'il m'attaque.

Je croisai les jambes, et posai mon coude sur mon genou avant de loger mon menton dans ma paume. Mon regard malachite était posé sur lui, et je fis en sorte de ne montrer aucun signe d'animosité envers lui.

- ... Tu es familié avec la mort non ?

Je ne m'attendai pas à ce qu'il se retourne, ni même qu'il me réopnde en fait... Mais rien qu'un signe qui me confirme ce que je pensais de lui.

Sa réponse, cette absence totale de vie dans ses mots me firent frissonner d'envie. Mmmh le seigneur des ténèbres dans la même pièce que moi ? Mais quel honneur. Mon sourire se fit plus carnassier en constatant qu'il ne se retourna pas pour me regarder. Je haussai les épaules, trouvant cela un poil.... pathétique ? Non pire, humain.

- C'est drôle, j'aurais juré qu'un dieu était capable de reconnaitre ses servants les plus dévoués. Et d'affronter leur regard. Je suppose que je me trompe beaucoup sur le compte du seigneur des ténèbres.

Ou alors il n'était qu'un imposteur. Et ce serait encore plus pitoyable. Mais sa force est bien réelle, ça, il n'y a pas de doute là dessus. Et le fait qu'il soit la mort expliquerait mes douleurs. Je me levai et m'approchai de lui d'un pas léger. Comme il était fermé à tout contact, j'accentuai ma magie pour faciliter mon approche. Je ne voulais pas qu'il me repousse avant d'avoir eu les infos désirées... mmh voire plus. Il avait belle gueule mon seigneur. Je m'assis sur son lit, en faisant attention à ne pas le toucher encore. Je me penchai légèrement pour le regarder dans les yeux, avec un sourire enjoleur.

Tu es peut-être celui qui m'a marqué mmh ? Je suis au service de la mort depuis des années, donc à ton service mon dieu.

Cette idée me plaisait de plus en plus. J'avais bien envie que ce beau dieu me possède. Je lâchai encore un peu plus de phéromones, m'asséchant un peu la bouche. La proximité que j'avais avec lui, même si elle n'était pas osée, me provoquait une horrible brûlure au front. Et j'aimais ça... J'avais envie qu'il me regarde à nouveau dans les yeux pour accentuer cette douleur.

- Je t'embête c'est ça ? Tu veux que je te laisse tranquille ?

Bien sûr, je voulais continuer à parler, mais s'il fallait le laisser s'habituer à ma présence, soit. J'attendrai... deux minutes supplémentaires ! En fait je voulais qu'il me montre l'étendue de ses pouvoirs, qu'il me prouve en quelques sorte qu'il était bien celui qu'il prétendait être.